Voyager léger... Fuji GFX50ii
Ces dernières années, je profitais des vacances pour (dé)laisser mon matériel numérique à la maison - ordinateur, appareil photo, le téléphone c'est malheureusement plus compliqué - et appréciais mes congés au rythme des clics discrets du Leica M6 et des CLICS moins discrets du Hasselblad. Je rentrais chez moi, léger de quelques films de 36 poses et et un poignée de pellicules 120 à 12 poses mais surtout je n'étais pas astreint aux heures de lightroom qui ponctuent mes semaines de boulot. Un manière de marquer une vraie coupure qui me convenait bien.
Mais cet été, un inexplicable laxisme fit qu'au moment de rassembler mon matériel pour partir en direction de l'Autriche, je m'aperçu que j'étais complètement à sec de film 35mm. Exit le Leica. Quand au Blad, j'avais dans la tête de le laisser de côté et de prendre avec moi le Fuji GSW690 pour faire quelques tests de nuit avec le film Fuji 400 pro H. Certains l'appelle aussi le Texas Leica, mais pour moi son p'tit nom c'est la Brique. Pour être franc, la prise en main du Fuji 6x9 n'est pas aussi naturelle et instinctive qu'avec d'autres boitiers. C'est un ressenti tout à fait personnel mais qui a pour conséquence qu'il ne quitte pas souvent son étagère. Je profitais de ces vacances pour le sortir un peu et voir si on pourrait apprendre à mieux se connaitre.
D'un autre côté, le GFX50ii récemment acquis me faisait de l'oeil, et je ne me voyais pas en tête à tête avec la Brique pendant toute un semaine. Une fois n'est pas coutume, je décidais donc de partir en vacances avec un boitier numérique. Je n'avais à ce moment-là qu'un 35-70mm, attendant de voir à l'usage vers quelle focale me diriger avec ce nouveau format. Disons que pour le coup, ça limitait l'encombrement et ça me convenait bien.
Un nouveau jouet avec 50 millions de pixels d'un côté, la Brique de l'autre... résultat des courses, j'ai péniblement rempli un film avec la Brique (et je pense avoir flingué une des 8 poses en laissant le capuchon sur l'objectif...) et j'ai shooté quelques 500 photos avec le GFX.
Techniquement, ce n'était pas perdu. Après tout, ce boitier est destiné à compléter mes outils de travail et il était nécessaire d'effectuer un bon exercice de prise en main sur le terrain. C'est donc le GFX en bandoulière que j'ai arpenté les rues de Vienne, de jour, de nuit, les musées et les parcs et autres joyeusetés architecturales mises à disposition dans une capitale culturelle et historique digne de ce nom. De quoi tester la bête en mode reportage dans une variété de conditions de lumière.
Pour en venir de suite aux conclusions, le GFX50ii est désormais adopté malgré un léger handicap au niveau de la mise au point en faible éclairage. Côté qualité de l'image, il n'y a vraiment rien à redire, 50 millions de pixels ça fait un nombre! Le piqué de l'objectif est excellent pour un objectif "entrée de gamme", on peut zoomer et littéralement plonger dans les images en s'émerveillant de toujours trouver des détails et de la netteté. Côté sensibilité, j'ai eu l'occasion de tester l'appareil à main de levé dans de faibles conditions de lumière dans le Museum d'Histoire Naturelle et le Musée de Mer et de nuit au Pratter. D'abord à 1600 puis 3200 Iso, ça reste propre et le stabilisateur fait des merveilles en produisant des images sans flou de bougé jusqu'à 1/2 seconde... bluffant de facilité.
J'ai pu aussi tester, en marge des quelques photos faites avec la Brique, la photo de nuit avec un trépied, en pose longue avec une ouverture de F8 ou plus. A condition de ne pas oublier de désactiver le stabilisateur, le rendu est juste incroyable de netteté, de finesse et de piqué.
Pour conclure, cette escapade autrichienne m'a convaincu sur les qualités du Fuji GFX50ii et je n'ai qu'une hâte c'est de commencer à travailler avec sur mes prochains projets. Côté vacances, je pense revenir à ma formule précédente en mode tout argentique. Plutôt ramener du boulot au labo que devant un écran!