Procédé d'inversion de négatif papier - 3
Persévérance et Obstination
Les résultats de mes derniers essais m’ont encouragé à ne pas attendre trois mois avant de remettre le pieds à l’étrier. (Nous étions au mois de mai et j'ai été plus prompt à faire mes photos qu'à rédiger ce petit papier...)
Je réinstallais mon éclairage et profitais de la réparation d’un cadre contenant des papillons pour les prendre comme modèles. En prenant soin d’éviter les éléments à dominante rouge comme la fois précédente. La recette « V2 » avec le bain de blanchissement à base permanganate de potassium donna un résultat probant. J’exposais une série de cinq cliché plus que je tirerais en négatif afin de comparer le tirage du négatif par contact et l’inversion.
J’ai pu constater avec satisfaction les bienfaits du bain de clarification. Il restait ensuite à définir si je pouvais me passer du permanganate de potassium au profit de l’eau oxygénée et ainsi soulager ma conscience d’écologique du dimanche. On ne s’en rend peut-être pas compte vue de loin, mais le photographe doté d’une conscience écologique nage constamment en pleine contradiction.
Côté numérique, les composants des boitiers ne valent pas mieux que ceux d’un téléphone, en moins de 10 ans le matériel photo et informatique est obsolète et le stockage est énergivore (sans parler des conséquences cachées du stockage sur un cloud)
Ce n’est guère mieux du côté argentique dès qu’on commence à developper et tirer ses propres photos. Les laboratoires pro avaient un sens de l’optimisation des chimies qu’on peut difficilement retrouver chez un particulier, avouons-le. Il est toutefois possible d’alléger sa conscience en écartant certains procédés plus toxiques et polluant que d’autres.
De mon point de vue, l’utilisation de permanganate de potassium reste problématique, faisant basculer le procédé d’inversion de négatif papier du côté obscure de la chimie. Je décidais de faire un comparatif entre le blanchiment au permanganate de potassium + bisulfite de sodium (que nous appellerons Reversal V2) et celui au peroxyde d’hydrogène dilué à 15% et à l’acide citrique (Reversal H2O2-15).
En profitant de l'occasion pour comparer le comportement des papiers Ilford Multigrade et Foma 312 à grade fixe (moyen) et étudier concrètement le rendu des différentes couleurs sur papier noir et blanc. Mon sujet s’imposa par un choix purement pratique : une mire de calibrage… sexy n’est ce pas?
Mais voici venu le moment de laisser le verbe s'éclipser au profit des images
1 Foma 312 (M) - F16 - 15 sec. - négatif
- ISO 3
2 Foma 312 (M) - F16 - 15 sec. - reversal V2
- ISO 3
3 Foma 312 (M) - F16 - 30 sec. - reversal V2
- ISO 1,6
4 Foma 312 (M) - F16 - 30 sec. - reversal H2O2-15
- ISO 1,6
5 Ilford Multigrade - F16 - 30 sec. - reversal V2
- ISO 1,6
6 Ilford Multigrade - F16 - 30 sec. - reversal H2O2-15 - ISO 1,6
A ce stade de mon expérimentation, la recette V2 au permanganate demeure plus concluante que celle au peroxyde d’hydrogène. La seconde option a pourtant retenu mes faveurs, en partie à cause de la nocivité réduite de la solution de blanchiment. Côté papier, le Foma à grade fixe à l’air plus stable que le Ilford Multigrade.
Pour les prochains essais je me concentrerai sur le papier Foma à grade fixe, blanchis au peroxyde d’hydrogène et à l’acide citrique, histoire de voir s'il est possible d'arriver à un résultat concluant ET propre. Affaire à suivre.
bravo, j’adore vos experimentations, moi qui cherchais une solution simple pour eviter de passer à la banque pour acheter du DPP Harman, je suis comblé
est ce que vous avez finalement trouvé la bonne chimie et est ce que pour vous le peroxyde+acide citrique est la meilleure solution? merci
mon blog : http://www.hocus-focus.fr/
Guillaume
Bonjour,
je viens de vous lire avec un grand plaisir. Nous avons vu les mêmes vidéos, sûrement fait les mêmes recherches sur Google, et le négatif papier est clairement plus fun en photo… J’ai hâte de lire l’acte 4, j’ai une chambre intrepid, un nikkor W 180, des dos 4×5 et du RC foma qui sont prêts à sortir de leurs boîtes…
Merci