Notre Dame des Forgerons
Je reviens - un peu tardivement - sur un évènement probablement passé inaperçu (quoique toujours moins que les articles de ce blog) mais qui a mis en émoi toute une communauté d’artisans à l’automne dernier alors que la Maison Luquet me demandait de documenter le processus de création des haches de Notre Dame - les haches des charpentiers en charge de la restauration de la charpente de Notre Dame de Paris pour être plus précis. Une aventure pleine d’émotions et de rebondissements qui a réuni une belle brochette de forgerons de France et de Navarre.
Durant ces quelques années à collaborer activement avec Soumia et Simon, j’ai vu grandir et s’épanouir la Maison Luquet au prix d’efforts incessants, de déceptions, de rires, de partages et de passion. J’ai vu passer des visages, serré des pognes noircies et fais des bises à des joues toutes aussi sales. J’ai gouté à la chaleur de la forge et j’y ai retrouvé le gout métallique de la sueur de mes études de metalo. Chose propre à ces ateliers où le fer se fait malmener pour finir sublimé. Bref, j’en ai vu passé des choses dans les murs de la Maison Luquet, mais avant cette folie de Notre Dame, je n’avais encore rien vu. Au point de regretter d’être derrière un appareil photo et pas avec une masse entre les mains à frapper avec tous ces passionnés bourrés de talent.
La folie des Hommes a fait bâtir des églises, des cathédrales, des musées, des théâtres ou des palais. Si la fin peut parfois être discutable, il convient de saluer voir de rendre hommage aux moyens mis en oeuvre pour leurs réalisations. Combien d’artisans étaient en phase avec leurs commanditaires et leurs idéaux, honnêtement je l’ignore, mais en phase ou non, ils ont donnés tout leur savoir, leur talent, se sont dédiés corps et âmes à leurs tâches pour qu’aujourd’hui encore nous puissions nous émerveiller de ces splendeurs architecturales à travers le monde.