Le Conteur du Val

 

Au cours de l’été 2019, ma compagne, qui avait entendu parlé de balades contées proposées par conteur du coin, me proposa de participer à l’une de ces sorties. La recette était simple, efficace. Profitant d’une petite marche sur les hauteurs de vosgiennes, le conteur faisait voyager son auditoire au gré de contes et légendes du folklore alsacien avant de l'emmener diner autour d’une table bien garnie. Ce fut bien volontiers que je la suivis pour cette petite sortie thématique en famille. 

Plus d’une décennie à conter le légendaire alsacien et jamais nos chemins ne s’étaient croisés… Il fallut bien qu’un jour je finisse par rencontrer sieur Stéphane Herrada. Je pris quelques photos durant la promenade et nous entamèrent la discussion autour d’une bière en attendant le diner.

Mon intérêt pour ce personnage vivant de contes et légendes grandissait à mesure que je le découvrais. Ses histoires m’avait captivés, transporté. J'étais ravi d’avoir participé à cette escapade narrative qui me renvoyait à un projet vieux de presque vingt ans lorsque JOn et moi avions entrepris d’écrire un ouvrage sur les contes et légendes d’Alsace. Un projet qui nous fît voyager à travers l’Alsace (plus particulièrement son versant montagneux) et nous fît découvrir une quantité incroyable de récits issus de notre folklore local. S’il est bien moins médiatisé, le légendaire alsacien n’a pourtant rien envier à son pendant breton. À l’heure actuelle, notre projet de livre végète aux côtés de bien d’autres projets, relégué aux pages « à faire à la retraite » de notre to do list. Ma passion des contes et légendes, quant à elle, n’attend qu’une étincelle pour repartir au quart de tour.

Et voici que le hasard mit une première fois sur ma route ce bonhomme qui raconte des histoires d’à côté de chez moi, des histoires dont je n’avais jamais eu vent. D’autres que je connaissais, mais racontées avec une forme et une vie propre qu’elles en étaient aussi inattendues que si elles m’avaient étés inconnues. L’année suivante, je retrouvai Stéphane en famille pour une soirée de Contes à la Ferme à Mollau. L’occasion de s’en mettre plein les oreilles dans une grange à foin éclairée par une nuée de lampes à huile au milieu desquelles le conteur louvoyait aux grés de ses histoires.

Si ma carrière d’auteur de contes et légendes n’avait jamais dépassé le stade de l’oeuf, pourquoi ne pas garder un pied dans ce petit monde par le bias de la photographie. J’ai quelques idées derrières la tête que je me garderai de dévoiler pour l’instant car trop proches des lignes « retraites » de la to do list. Fichue liste! Par contre, à court terme, il m’était plus concevable de tirer le portrait à un conteur. Par exemple.

En premier lieu, il fallut apprivoiser le conteur. Farouche, parfois réfractaire et perméable à la technologie, il me fallait faire preuve de subtilité pour arriver à mes fins, à savoir un photoshoot qui n’avait rien de folklorique où je débarquais avec mes flashs, trépieds, batteries et autres lampes d’appoint. 

À l’automne dernier, après avoir montré patte blanche, prouvé mon talent et ma bonne foi puis finalement synchronisé nos agendas ministériels, nous nous sommes retrouvés dans la grange de la ferme du Runtzenbach à Mollau pour une éphémère performance photographique. Stéphane contait, je photographiais. Lui, concentré sur son geste et son verbe, moi jonglant entre mes photos... et ses contes ! Un régal que de travailler dans ces conditions.

Pas plus tard que cette fin de mois juillet, ma petite famille s’en est retournée se régaler des histoires de Stéphane dans les vallons Welche entre Lapoutroie et Orbey. Une fois de plus je me suis laissé transporter dans les méandres du folklore de ma région avec un plaisir enfantin. Un plaisir simple qu’il me tient à coeur de partager. Je profite donc de ce petit billet pour vous inviter à gâter pour un soir votre âme d’enfant en rendant visite à M. Stéphane Herrada lors de ses fameux Contes à la Ferme. Vous le trouverez, installé dans une grange, entre la vallée de Masevaux et celle de Thann, à la Ferme des Buissonnets à Bourbach-le-Haut, au creux d'un vallon de Mollau à la Ferme du Runtzenbach dans la vallée de St-Amarin ou à la Ferme Pierrevelecin-Basler sur les hauteurs de Lapoutroie dans la vallée de Kaysersberg. Stéphane accueille petits et grands, les fesses sur une botte de foin, une odeur de brioche se mêlant à celle d’une tisane qui frémissant dans son chaudron. 

Voici un rapide récapitulatifs des dates des veillées l’été (21h) : 

Ferme du Runtfenbach à Moldau, 11, 12, 13 et 14 août

Ferme Pierrevelcin-Basler à Lapoutroie, les 19, 20 et 21 août

Ferme-Auberge Les Buissonnets à Bourbach-le-Haut, les 25, 26, 27, 28 août

Pour les amateurs, vous trouverez toutes les réponses à vos interrogations sur le site de sieur Herrada (contact, tarifs, réservation etc.)